L’esthétique est un concept dont il ne faut pas sous estimer la portée. Nous prenons soin de ce que nous considérons beau : nous créons des parcs naturels pour protéger les merveilles de la nature, nous érigeons des musées pour abriter les œuvres d’art, nous sauvegardons les façades des centres-villes… Mais qu’en est-il des laissés-pour-compte ? Que peut on apprendre en observant ce qui au premier abord, ne possèderait aucuns aspects esthétiques ? En analysant la zone périurbaine, lieu détesté quasiment par définition, on observe finalement l’avènement d’un autre modèle. Là où le beau dominait, le sublime le surpasse aujourd’hui. Son omniprésence nous révèle d’ailleurs des dynamiques profondes de notre monde contemporain. Chaque expérience esthétique se réalise dans une époque avec laquelle il faut la mettre en relation. Analyser le sublime périurbain aujourd’hui, c’est analyser l’évolution de notre regard à travers l’art, l’écologie et la connaissance que nous avons de notre monde globalisé.