Volatile, éphémère, insaisissable… L’image numérique ne cesse d’échapper au regard. Elle glisse entre les mains, défile et s’éclipse dans l’espace obscur de l’écran, ne laissant derrière elle qu’une infime trace de son passage, une impression fugitive. Privée de sa matière et de son échelle propre, elle n’est qu’une projection du réel, une image fantôme à laquelle le référent n’adhère plus.
En réintroduisant l’image au cœur du médium imprimé, Ajouter un titre se joue du nouveau régime ontologique de l’iconographie numérique. Décomposée à l’aide de filtres physiques, l’image donne à voir les fragments d’une histoire incertaine, des empreintes partielles du réel, aux composantes oscillant entre abstraction et figuration et dont la manipulation modifie le cours et le sens du récit. C’est une lecture protéiforme qui prend place, une narration au fil conducteur tracé par le geste de la main qui déplie, qui détache et qui déplace les différentes strates des photographies.
La promenade urbaine illustrée change alors de trajectoire et d’échelle lorsque l’objet éditorial se décompose, laissant place à une multitude d’objets-images voués à s’émanciper du support pour investir, habiter et habiller l’espace physique de transparences, de reflets et de mirages.
Sujet à interprétation, Ajouter un titre s’offre de manière intuitive pour que chacun s’approprie l’objet et le sujet de représentation, compose son propre tableau dans un rapport interactif et immersif à l’image.