Depuis 2016 les étudiants en Design Graphique du DSAA de LMD travaillent sur la relecture contemporaine d’un phénomène typographique ancien et/ou délaissé. Au cours de ce module, ils interrogent — par la pratique — toutes les caractéristiques de la typographie, du contexte au sens, en passant par le dessin, le support ou les outils. C’est aussi l’occasion de rencontrer différents spécialistes de la question à différents stades du projet.
Nous avons abordé cette année l’atelier de création typographique sous un angle nouveau, celui d’un questionnement autour du langage, de sa traduction graphique et de ses évolutions probables dans un futur proche.
Phonotypo constitue un questionnement graphique et typographiques autour de deux axes :
1_L’écriture au rythme de la parole
2. L’imagination des codifications d’un langage futur
La création typographique a très longtemps accompagné la standardisation du langage, domestiqué et normalisé par toutes les grandes institutions académiques et s’incarnant à merveille dans le livre imprimé. Orthographe, code typographique, Académie française, tout concourt à la sacralisation de l’écrit, sa fixation et, quelque part, la perte de sa vitalité. Les bouleversements contemporains liés au primat du visuel, au développement de supports numériques et aux évolutions sociétales re-questionnent fondamentalement cet équilibre.
Quel place pour un idiome dans une planète globalisée? Quelles évolutions linguistiques sont prévisibles face à la schizophrénie contemporaine ? Le multi-culturalisme effectif est-il à même de fonder un langage cohérent? Les supports écrits ne seront-ils pas supplantés par les assistants vocaux ?
Chaotiques, incertains, perturbants, ces changements sont aussi peut-être l’occasion de retrouver des espaces de liberté. Langage mouvant, retour de l’oralité, invention de nouveaux codes graphiques, questionnement autour des supports, des outils, des fonctions de la communicaion : voici des pistes créatives passionnantes à explorer.
Ressources :
L’atelier a permis cette année de redécouvrir des champs de l’écriture et de la codification du langage très intéressants, massivement utilisés (notamment au 20e siècle), mais paradoxalement mal connus car associés à des domaines peu valorisés de l’écriture (la prise de note, les compte-rendus de conseils d’administration, d’actes juridiques, etc). Les domaines de la phonétique via l’API (L’alphabet Phonétique International), de la sténotypie (méthodes Grandjean et Déployé) et de la dactylographie ont constitué les bases techniques et théoriques de ce travail.
Amélie – écriture biologique
Célia – écriture sous-marine
Doriane – Bluuurp
Guilhem – Gloire au licheur
Juliette – Grrrr
Juliette – Phonociété
Lætitia – Mouv’ IA
Léa – écriture télépathique
Marine – Lumintercom
Milena – Pictolang
Noémie – Klaatu Barada Nikto